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Le balayeur de RĂŞves

Quand tous les rĂŞves sont finis,
au delà du réveil et après avoir quitté le monde de démence et de gloire
vers le banal quotidien de la lumière du jour,
à travers le rebut de vos fantasmes abandonnés,
s’avance le balayeur de rĂŞves…

Qui sait ce qu’il Ă©tait quand il Ă©tait vivant ?
Ou, d’ailleurs, s’il n’a jamais Ă©tĂ© vivant ?
Ce n’est certes pas lui qui rĂ©pondra Ă  vos questions.

Le balayeur parle peu, de sa grise voix bourrue,
et quand il parle c’est surtout du temps et des pronostics,
de la victoire et de la défaite de certaines équipes de sport.
Il mĂ©prise quiconque n’est pas lui .

A l’instant prĂ©cis oĂą vous vous Ă©veillez, il vient Ă  vous,
et balaie royaumes et châteaux, anges et chats-huants, montagnes et océans.
Il balaie le dĂ©sir, l’amour, et les amants, les sages qui ne sont pas des papillons,
les fleurs de viande, la course du daim et le naufrage du Lusitania.
Il balaie tout ce que vous avez abandonné derrière vous dans vos rêves ,
la vie que vous portiez, les yeux par lesquels vous regardiez,
la copie d’examen que vous n’avez jamais pu retrouver.

Un par un, il les balaie :
la femme aux dents acérées qui vous a planté ses crocs dans le visage ;
les bonnes soeurs dans les bois ;
le bras mort qui a jailli dans l’eau tiède du bain ;
les vers pourpres qui rampaient sur votre poitrine quand vous avez ouvert votre chemise.

Il le balaiera – tout ce que vous avez laissĂ© derrière en vous Ă©veillant.
Et ensuite, il le fera brûler, laissant la scène libre pour vos rêves de demain.

Traitez-le bien, si vous le voyez.
Soyez polis avec lui .
Ne lui posez pas de questions.
Applaudissez aux victoires de ses équipes,
commisérez avec lui sur leurs défaites,
acquiescez quand il parle du temps.

Manifestez-lui le respect qu’il s’estime dĂ».

Car il existe des gens qu’il ne visite plus, la balayeur de rĂŞves,
avec ses cigarettes roulées à la main et son Dragon tatoué.

Vous les avez vus.
Ils ont la bouche qui tremble et le yeux fixes,
ils bafouillent, miaulent et gémissent.
Certains d’entre eux arpentent les villes en vĂŞtements dĂ©penaillĂ©s,
leurs affaires sous le bras.
D’autres de leur nombre sont enfermĂ©s dans le noir,
dans des lieux oĂą ils ne peuvent faire de mal Ă  personnes
– Ă  commencer par eux-mĂŞmes.

Ils sont fous, ou plutĂ´t,
la perte de leur santé mentale est le cadet de leurs soucis.
C’est pire que la folie.

Ils vous le diront, si vous leur en donnez l’occasion ;
ce sont ceux qui vivent, chaque jour, dans le rebuts de leurs rĂŞves.

 

Et si le balayeur de rĂŞves vous quitte, il ne reviendra jamais.

 

Le complexe du prince

Nous avons tous dans notre entourage une personne atteinte par le complexe du prince. Nous l’avons tous, et nous la connaissons tous, nous savons qui elle est et pourquoi.
En fait, nulle description ne serait nécessaire pour vous expliquer qui est ce prince en question, s’il m’était possible de le désigner simplement du doigt en disant :

 

« C’est lui, le prince ! »

 

Cela apparaîtrait clairement comme une évidence écrite de CAPITALES rouges sur une auréole de quelques mètres d’envergure qui envelopperait le pourtour de sa personne.

Que comprendre alors par ce titre de « prince » que je tente d’exprimer en ce curieux complexe ?

Il n’y aurait de meilleure image que celle des princes arabes venus tout droit des contes de Mille et Une nuits, pour représenter parfaitement ceux dont je prétends parler. Ces princes capricieux et exigeants qui usaient de leur sabre selon leurs lubies pour couper les têtes de ceux qui ennuyaient de quelque manière leur prestigieuse aisance.

Cependant, je ne me contenterais pas de cette digne référence pour peu que cela eu été trop facile en cette affaire qui est de vous présenter ce complexe du prince.

Qui est donc le prince que nous côtoyons tous de si près… ?

 

Le prince n’est pas une personne comme vous et moi.
Il est une personne bien au dessus de cela. Il nous dépasse et nous surplombe de beaucoup, mais de grâce il daigne faire l’effort de s’ajuster à notre niveau dans un grand élan d’indulgence qu’il nous accorde amicalement.

Le prince est beau, il est grand, il est intelligent.
Quand le prince passe dans la rue, on le regarde. Quand il parle, on l’écoute. Et ceux qui se risqueraient au contraire se rendraient alors coupables de sédition aggravée.

Le prince est svelte et prend soin de sa personne.
Toute personne un tant soit peu corpulente qui viendrait à faire face au prince se verrait accusé par celui-ci d’une offense directe à sa perfection physique. La présence brutale de tout corps contraire à ses normes anatomiques serait une insulte de profane au grand prince. Si cette éventualité était amenée à se présenter, il y aurait alors de forts risques pour que cette personne un peu forte se voie reprochée d’utiliser son poids comme mode de communication illégitime avec son milieu environnant.

Le prince est une personne cultivée.
Il a étudié diverses sciences : théologie, philosophie, jurisprudence, médecine, mathématiques, aéronautique, agro-industrie, électrotechnique, alchimie, apiculture etc. Et le tout seul, sans l’aide de personne.

Le prince a toujours raison.
Pour la simple raison qu’il ne peut physiquement avoir tort. Il ne peut permettre à quiconque de le mettre en échec raisonnablement sous peine d’infarctus cérébral direct dû à un refus de possibilité psychique. Sa voie est porteuse de sagesse absolue, nulle autre ne peut exister.

Le prince est un être autonome, solitaire et indépendant.
Il sait se débrouiller seul sans aucune autre participation. Cela, non seulement il le sait, mais en plus il le veut. L’aider conviendrait à nuire à son honneur. Lui proposer une existence auxiliaire différente de sa personne en tant qu’aide physique ou morale serait une offense directe et séditieuse à sa notoriété.

Le prince sait reconnaître ses qualités.
Dénués de vices par malchance, ses vertus constituent alors sa seule richesse. Il n’a d’autre choix que d’exposer exponentiellement ses mérites de manière à trouver la reconnaissance parmi les autres. Il en découle alors un égocentrisme narcissique justifié qui ne pourrait lui porter préjudice en ce que cet état d’être constitue sa seule possibilité de survie.

Le prince est donc égocentrique.
Les autres ne l’intéressent que peu du fait de l’opportunité qu’ils ont eu à bénéficier de défauts, ceux-là même que le prince ne connaît pas. Ce n’est donc pas de la jalousie, car le prince ne connaît pas la jalousie, mais la simple conscience d’exister malgré une déficience qui aurait pu générer une inégalité de chance dès le départ. Ainsi, le prince ne comprend pas que l’on puisse lui reprocher ce caractère vaniteux, persuadé que c’est là lui-même qui souffre d’une injustice existentielle. Il se noie dans la démesure de ses proportions.

Le prince est artiste.
Il est artiste parce qu’il est égocentrique/narcissique et qu’il s’associe naturellement à cette seule fonction où la personnalité est capable d’engloutir de grands et forts ego sous de belles parures instrumentalisées. Le prince se joue alors de l’art, de la musique, de la guitare, du pinceau, du crayon, de l’objectif, de la voix, des couleurs. Le prince se considère comme la plus grande œuvre qu’il puisse être.

Le prince est alors respecté de ceux qui connaissent sa vraie valeur. (car les autres ne sont que des ignorants emplis de mépris abusif à son égard)
Quand il marche dans la foule, on se doit de s’écarter sur son chemin pour lui faire place. Qui mieux est, on le salue et lui manifeste des preuves de foi pour ne pas froisser sa grandeur. Tout contrevenant est forcément en tort avec les lois de l’empire nombriliste du prince.
Si aux grands diables, une machination visait l’attentat du prince dans la foule par un fou furieux qui viendrait à le bousculer par mégarde, que Dieu ait alors pitié du sort du malheureux qui se verrait subir les éclats impérieux du nombril de Monsieur le prince.

Le prince possède donc un espace vital minimal.
Autour de lui, un cercle de plusieurs mètres de diamètres doit exister pour lui assurer confort et sécurité. Celui-ci se doit d’être au minimum proportionnel à la taille de son sexe, car le prince dispose naturellement d’un membre anatomiquement important.

Le prince est parano.
Il croit que tout n’est que conspiration, complot, conjuration, et manigance Ă  son Ă©gard. Chaque fois qu’un crime est commis, la cible originelle Ă©tait pour sĂ»r le prince. Sa non implication directe rĂ©sulte alors d’un acte rĂ©flĂ©chi, prĂ©mĂ©ditĂ© et anticipĂ© l’ayant conduit hors de danger. Cette paranoĂŻa sĂ©vère est Ă©troitement liĂ©e Ă  son ego dĂ©mesurĂ© qui ne peut s’empĂŞcher d’engouffrer toutes les oscillations du monde. Il cherche alors Ă  tout contrĂ´ler afin de mieux contrer les attaques que l’on pourrait lui attenter, car il sait que tout le monde est jaloux de lui et cherche Ă  le mettre en Ă©chec d’une quelconque manière.

Le prince est possessif et possesseur.
Il se sent disposé de droit de possession sur tout ce qui l’entoure, que ce soit matériel ou immatériel, abstrait ou charnel, ce droit s’enfonce jusqu’aux plus obscures pensées et s’approprient les meilleurs sentiments. Pour se faire, le prince applique toutes les ruses et tous les subterfuges existants pour exercer ses droits estimés : chantage, mensonge, manipulation, pression affective…
Il devient alors une part de vous. Il vous obsède, vous réveille dans vos rêves, vous perturbe chaque jour. Il envahit vos pensées, votre corps, votre âme. Vous devenez à lui et il s’en réjouit.

Le prince est un charmeur manipulateur.
Il ne se réclame pas comme tel car cela le rendrait trop transparent et lui attirerait de la méfiance. Il prétend juste éclairer divinement la perception de ses proies, suggérer implicitement une voie, indiquer la piste d’un éventuel chemin dont jamais il n’aurait osé supposer la finalité.

Le prince est un calculateur.
Il réfléchit avec une précision mathématique à ses comportements ainsi qu’à ceux de ses victimes indexées. Il prémédite, présuppose, anticipe, projette, machine, pèse, proportionne et raisonne tous les mécanismes de l’individu pour mieux l’apprivoiser. Il réfléchis à ses actes ainsi qu’à leurs conséquences pour induire une suite de réactionnements voulus. Il use pour cela des sciences obscures de la pensée et du psychisme, étudie la psychologie neurolinguistique et s’imprègne des préceptes de torture mentale chinois.

Le prince est anti-naturel.
Il est indéchiffrable, impalpable, immuable. Plus aucun de ses actes ou pensées ne relève d’une sincère spontanéité. Chaque atome émanant de son être est perverti par de vicieux calculs obséquieux.

Le prince n’est pas un mythe, ni même un songe.

Le prince existe.

Il est cet être plus ou moins incarné que nous côtoyons tous.

Le prince est mon père.
Le prince est cette fille aux mœurs dissolues.
Le prince est cet homme au passé obscur.
Le prince est elle.
Le prince est moi.

Le prince est lĂ , juste au bout de mon doigt.

Mais malgré l’infamie et l’ignominie de cette description, il est une autre propriété inhérente au prince…

Le prince est Aimé.
Il est aimé parce que chacun le connaît, le côtoie, et prend le temps de l’apprécier.
Malgré ses défauts, le prince est parfois adoré jusqu’aux larmes imbibées de sang, parce qu’il est un tout, il est une histoire, un vécu, une somme d’expérience additionnée qui corrobore et justifie l’être dans sa finalité.

Finalement…

 

Le prince est excusé.

Seul

– Tu sais, je suis quelqu’un de très solitaire moi.

– Je ne savais pas…

– Tu ne l’avais pas remarquĂ© ?

– Non.

– C’est parce que je le cache bien.

– Ah… C’est vrai que l’on n’aurait pas dit, comme ça.

– Oui. Il me faut souvent des moments rien qu’à moi, oĂą je peux rester seul en harmonie avec moi-mĂŞme.

– Je crois que l’on a tous besoin de ce genre de moments. Personne ne pourrait supporter la compagnie continuelle de quelqu’un.

– Tout dĂ©pend de la compagnie, mais ce que je veux dire, c’est qu’il m’arrive souvent de ressentir violemment ce besoin de solitude ! M’éloigner loin de tous ! ParaĂ®tre libre ! Enfin !

– Et pourquoi tu ressens ça ?

– Je ne saurais pas le dire exactement.

Peut être que la seule compagnie des autres me dérange, m’indispose, me nuit, peut être parce que j’ai besoin de réfléchir loin de tous, en paix. Je suis comme ça.

– Et tu ne penses pas qu’un tel retrait ponctuel est nĂ©cessaire Ă  tout le monde ? Que c’est quelque chose de vital ?

– Je ne sais pas, je ne suis pas tout le monde, je ne suis que moi et je sais ce que je suis. Un ĂŞtre qui a souvent besoin de solitude pour respirer.

– On peut aussi se sentir seul au milieu de tous, tu sais…

– Moi je n’ai besoin de personne pour me sentir seul.

– Et si tu avais tort…

Crois-tu vraiment que tu pourrais être aussi seul si tu étais vraiment seul ?
Tu ne penses pas que si tu peux te sentir seul, ce n’est seulement que parce que tous les autres existent autour de toi ?

– Pourquoi tu me dis ça ?
J’essaie seulement de te dire qui je suis.

– Justement non.
En en me disant que tu es quelqu’un de solitaire, tu ne me renseignes pas du tout sur qui tu es.
Au contraire, tu ne deviens personne parce qu’alors, tu ressembles à tout le monde ; au même titre que tu ne peux te prétendre seul que parce que les autres te le permettent.

– Dans ce cas, qu’est-ce qu’un solitaire ?

– Une personne solitaire n’est pas une personne qui aime, qui est souvent ou qui ressent un quelconque besoin de solitude.
Une personne solitaire est une personne qui n’a pour autre suffisance que sa propre compagnie.
Un solitaire peut connaître la solitude sans être seul.
Ils sont rares ces gens lĂ .

– Et moi, que suis-je alors ?

– Toi, tu es (une) personne comme tout le monde, une personne qui s’inscrit dans un flux collectif de manière d’être.
Tu es une personne qui déclame sa volonté de solitude de part un besoin élémentaire de prise de recul sur le monde et sur les autres, afin de pouvoir laisser ton esprit respirer. Esprit ainsi libéré de l’interaction avec les autres. Esprit reposé, qui pourra ménager et trier ses pensées dans un calme et silencieux vide spirituel.
Ces moments sont non seulement légitimes mais aussi nécessaires à l’affirmation de sa personnalité. C’est dans ces moments de retrait que l’on peut apprendre à devenir quelqu’un, apprendre à devenir soi.

– Je suis donc quelqu’un comme tout le monde ?

– Est-ce lĂ  un mal ?

– Oui, car je ne veux pas ĂŞtre comme tout le monde.

– LĂ  est la question… et je ne dis pas que tu as tort en cela… Mais…
N’as-tu jamais ressenti une piquante déception, voire peut être même une certaine frustration, lorsque, te confiant à quelqu’un de ce trait de caractère que tu pensais être tiens, celui-ci t’avouait en retour la réciprocité de ce besoin ?
T’es-tu alors senti flatté de cette ressemblance qui vous rapprochait dans cette pseudo solitude ou bien déçu de voir gommé ainsi un trait que tu pensais si propre à ta personnalité ?
Car tu vois, tout le monde voudrait bien être seul pour échapper à ce « tout » qu’ils ne peuvent ou veulent assumer, mais au final, chacun se retrouve seul en même temps et plus personne n’est vraiment seul.

– Mais je ne veux pas que les autres me suivent.

– Certainement qu’eux non plus.
Mais qui suit qui ? Qui es-tu ?

– Je ne suis plus personne. Laisse-moi seul !

– Soit…
Pour l’instant nous sommes encore ensembles, et nous échangeons ces paroles en croyant y donner un sens. Pourtant, lorsque nous partirons chacun de notre côté, laissant notre cerveau méditer à tout ceci, alors nos pensées échangées prendront plus de sens que jamais elles ne pourront en endosser et c’est alors que seuls, nous deviendront quelqu’un, qui, de retour parmi les autres, deviendra (une) personne.

Lorsque tu seras quelqu’un de solitaire, tu n’auras besoin de personne pour le dévoiler.
Lorsque tu seras quelqu’un dans la solitude, tu n’auras personne à qui le dire.
Lorsque tu seras seul, tu seras toujours avec ton autre toi-mĂŞme.

Va, Vis Et Deviens

De l’Ă©co dans la Nature

Un jour, c’Ă©tait un samedi, je suis allĂ© au lycĂ©e pour m’occuper quelques heures avec un stylo.
C’Ă©tait pour un devoir institutionnel d’Ă©conomie avec comme sujet passionnant de synthèse :

« Montrer que la concurrence peut ĂŞtre bĂ©nĂ©fique, mais que ce n’est pas toujours le cas. »

Mouarf ! Le sujet en or me suis-je dit. Je suis donc parti tout seul dans une dizaine de pages d’Ă©critures. Après tout, j’avais du temps Ă  tuer, et ma prof aussi vu qu’elle nous avait quand mĂŞme fait venir un samedi matin, alors je lui ai collĂ© une bonne tartine de made in PiT et la note ne s’est pas fait attendre :

C’est vrai que ses « mĂ©canismes Ă©conomiques » j’en avais un peu rien Ă  foutre et que je me suis surtout dĂ©foulĂ© sur tous les aspects nĂ©gatifs en amplifiant au maximum ce qui m’a valu pas mal de petites remarques sympathiques dans la marge dont une que je vais mettre en pratique :


T’as rien vu encore…

Alors, en l’honneur de mon ex-prof d’Ă©co qui m’a supportĂ© au fond de la classe pendant un an (et peut ĂŞtre un de plus ? gniark gniark gniark !) je lui dĂ©dicasse spĂ©cialement un vĂ©ritable film en tenant compte cette fois ci un peu plus des « mĂ©canismes Ă©conomiques ». Avis aux Ă©conomistes donc, (ah… j’ai peut ĂŞtre Ă©tĂ© un peu influencĂ© par le BAC de SVT aussi…) ceci est pour vous :

Au début, il y avait le néant.
Puis, par la volonté d’une chose obstinée, coriace et déterminée il y eu le big-bang. (my baby shot me down…)
Suite à cette jouissance du néant, cette explosion du vide, il y eu la vie.
Une petite planète bleue a jailli, telle une fleur qui fleurit, pour accueillir dans son univers minéral, un monde animal et végétal.
Quelques milliards d’années par ci, quelques milliards d’années par là, et voici qu’une vie organisée s’installe naturellement en un écosystème équilibrée dans ce biotope que représente la Terre.
Dans cette biocĂ©nose, c’est-Ă -dire l’ensemble des ĂŞtres vivants, existe des rapports relationnels de diffĂ©rentes natures, ils sont principalement de l’ordre de la compĂ©tition, de la prĂ©dation, du parasitisme ou bien de la symbiose.
La symbiose est assez rare, elle résulte de l’interdépendance entre deux espèces qui ne pourraient survivre l’une sans l’autre : par exemple certains champignons associés à des conifères.
Celui qui nous intĂ©resse le plus est la prĂ©dation car il reprĂ©sente le cas le plus frĂ©quent et le plus apparent dans les Ă©cosystèmes. Il consiste simplement Ă  l’opposition dans un mĂŞme milieu d’un prĂ©dateur Ă  un maillon infĂ©rieur de la chaĂ®ne alimentaire, c’est-Ă -dire un lieu oĂą les « mangeurs » rencontrent les « mangĂ©s ». Ainsi les moutons sont mangĂ©s par les loups.

C’est ce système qui nous fait dire que la nature est cruelle. Les êtres inférieurs sont mangés par des êtres supérieurs. Dès la naissance, les animaux sont étiquetés avec deux mentions « mangeur » ou « mangé » et bien souvent leur destin s’exécute sous leur regard impuissant.
Cruelle ? La nature est cruelle parce que ces animaux meurent et que d’autres vivent du malheur de ceux-ci ?
Mais elle n’a rien de cruelle, quoi de plus naturellement interprété que le théâtre de la nature ?
Tout est organisé de façon équilibrée et proportionnée. Le maillon le plus bas de la chaîne étant le maillon le plus important par sa quantité autant que pour son rôle fonctionnel en ce qui concerne de reste de la chaîne, il constitue la réserve principale d’énergie qui sera distribué à travers chaque maillon de la chaîne alimentaire. Ainsi, chaque niveau trophique supérieur est proportionnellement inférieur au niveau précédent de la chaîne. Il y a donc beaucoup plus de moutons que de loups. Quoi qu’il arrive, tout va pour que la vie continue à proliférer et ce sans aucune perturbation. Certaines espèces se sont éteintes parce qu’elles étaient trop faibles, ce qui nous amène à la théorie de Darwin sur la sélection naturelle. Mais en fin de compte il y a des morts, des « mangés » certes… comme dans notre société ? Dans ce cas, n’est-ce pas la vie qui est cruelle…? Bref…

Voilà qu’un jour, ce qui n’était que débris de singe débile d’australopithèque à la con est venu évoluer en un être doué d’une « intelligence » et d’une « conscience » et qui s’est tout de suite plu à déséquilibrer ce système naturelle en le perturbant de ses doigts de fée. Ainsi l’apparition de cet être prétentieux est venu bouleverser toute la vie et toute sa progression. Il est venu, il a foutu, il a mouru. Mais avant, il a quand même foutu…

Alors aujourd’hui, qu’en est-il ? Voici où je voulais en venir.
Prenons un exemple simple : la chasse.
Outre sa présence qui constitue déjà une nuisance au monde animal (et qui pourrait peut être justifier la chasse ?) l’homme chasse, comme il a toujours chassé. Au départ, c’était avec un bâton et une pierre, aujourd’hui c’est avec des fusils (et des douilles) et un arsenal de technologies qu’il se lance à la poursuite de ses proies. Le problème c’est qu’il ne chasse plus pour survivre seulement mais pour accumuler des réserves, les vendre, en tirer du profit, ou bien même par plaisir en le masquant par des motifs écologiques du genre « Nous rétablissons l’ordre et l’équilibre dans la nature » (quand je disais qu’il était un peu prétentieux)
Résultat, il déséquilibre encore plus ce système écologique qui devrait normalement s’auto équilibrer.
En effet lorsqu’il y a des déséquilibres, deux cas se posent alors :
(Pour plus de facilités nous continuerons à prendre nos loups et nos moutons pour mieux s’imager la chose.)

Loi du loup et du mouton :

Cette théorie libérale de l’autorégulation de la nature vient donc s’opposer à ces Hommes néo-classiques qui considèrent que leur rôle est de corriger les imperfections de la régulation de la nature.
Selon certains théoriciens ayant fait une analyse comme Fiendnatureman, l’inflation même de certaines espèces serait du à l’intervention de l’Homme et par conséquent trop de ses interventions seraient nocives à la nature. En clair, plus l’Homme essaie de réguler la nature, plus il la déséquilibre.
L’Homme est donc néfaste à la nature et à son équilibre naturel.
Nous pourrions aussi nous intéresser au cas de la compétition, évoqué plus haut dans les rapports relationnels entre espèces (interspécifique) où à l’intérieur même des espèces. (intraspécifique)
Deux ĂŞtres vivants entrent en compĂ©tition lorsqu’ils se disputent une mĂŞme ressource, qui bien souvent se trouve en quantitĂ© insuffisante dans le milieu.
Des études expérimentales ont été réalisées en 1935 et elles ont conduit à admettre que deux espèces qui avaient exactement les mêmes besoins ne pouvaient pas cohabiter et que dès lors, elles entraient en compétition. C’est l’espèce supérieure qui selon cette réalité cruelle qu’est la vie fini par éliminer l’espèce inférieure.
Mais encore une fois, les Hommes, pour justifier leurs actions perturbatrices sur la nature qui entraînent un profond déséquilibre, sont venu tenter de masquer leurs méfaits en les cachant derrière une théorie utopique censée nous faire croire au bon fonctionnement des interactions entre les différents agents naturels.
Ce sont toujours ces Hommes néo-classiques, fervents défendeurs de l’intervention de l’Homme sur la nature, qui ont avancé cette théorie de la compétition pure et parfaite.


Zyva, je dis ce que je pense…

Celle-ci se baserait sur 5 principes fondamentaux visant à prouver un équilibre pur et parfait au sein de la nature :

• L’atomicitĂ© de la nature : c’est-Ă -dire un grand nombre d’espèces vivantes rĂ©parties Ă©quitablement sur les diffĂ©rents maillons de la chaĂ®ne alimentaire. Ce premier point exclu donc tout super prĂ©dateur pouvant influer Ă  lui seul sur un Ă©cosystème, ce qui n’est bien Ă©videmment pas le cas avec l’Homme.

• L’homogĂ©nĂ©itĂ© des espèces : ceci avance que toutes les espèces doivent ĂŞtre homogènes, c’est-Ă -dire qu’elles puissent bĂ©nĂ©ficier des mĂŞmes chances de survies, et qu’au yeux des autres espèces, aucune diffĂ©rence ne puisse transparaĂ®tre. Un mouton ressemble-il Ă  un lion…?

• La libre entrée sur l’écosystème : tout agent biologique, quelque soit sont espèce devrait être capable d’intégrer n’importe qu’elle écosystème et de s’en retirer comme bon lui semble. Cela impliquerait que toutes les ressources nécessaires soient présentes partout et en abondance et qu’il n’y aurait aucune barrière ou aucun obstacle à l’implantation d’une espèce dans un milieu. Tout agent biologique devrait avoir la possibilité de manger ou d’être mangé par qui il veut. Ainsi, une fourmi devrait pouvoir aisément manger un lion.

• Transparence des Ă©cosystèmes : les Ă©cosystèmes devraient ĂŞtre transparents, c’est-Ă -dire que les informations concernant les diffĂ©rents acteurs biologiques, les espèces, les moyens de prĂ©dation, leurs dĂ©fenses et tous ces renseignements visant Ă  connaĂ®tre parfaitement une unitĂ© vivante devraient ĂŞtre accessible Ă  tous. Hors seul l’Homme bĂ©nĂ©ficie de ce privilège.

• La mobilitĂ© des acteurs biologiques : c’est-Ă -dire que chaque espèce devrait avoir la possibilitĂ© de migrer vers le milieu ou sa survie est la mieux garantie, oĂą elle pourrait le mieux subvenir Ă  ses besoins naturels en fonction des ressources prĂ©sentes.

Il suffirait qu’une seule de ces 5 conditions ne soit pas remplie pour que la compétition soit alors imparfaite, anarchique, et qu’elle repose sur la loi du plus fort. Ce qui serait intéressant avec cette théorie, ce serait plutôt de trouver au moins 1 condition qui soit remplie.


Ouais, c’est ce que je dis…

Sachant que l’Homme vient encore déséquilibrer tout l’ordre naturel de la biocénose soit en s’imposant comme un monopole dans la nature en se permettant de modifier à son goût « les imperfections » de celle-ci soit en usant de tous les avantages qui font de lui un super prédateurs capable de mettre en danger toutes les espèces y compris la sienne.
Tout ça pour en venir à une chose. L’Homme est venu bouleverser tout un système par sa présence en voulant favoriser son propre avantage par rapport à celui des autres.
On dit que la nature est cruelle… Mais la nature n’est pas consciente de ses agissements, elle se développe par instinct.

Mais l’Homme ? N’est-il pas conscient de ses agissements ? N’est-il pas doté d’une intelligence…?
A moins que cette intelligence ne soit qu’une illusion visant à masquer un instinct de préservation de sa survie identique à celui des animaux.
L’Homme ne serait donc qu’un animal comme un autre… Un loup ? Un mouton peut-être…
Et si notre société n’était qu’un écosystème de plus… ?

THE END

Il n’empĂŞche que, si j’ai appris quelque chose avec ce devoir, c’est qu’il ne faut jamais traiter un Ă©conomiste d’illuminĂ© quand on a une prof de SES qui a fait une fac d’Ă©co…

« L’homme est un loup pour l’homme »
Thomas Hobbes

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